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Traitement du cancer de la prostate : l’activité physique adaptée, un allié naturel et puissant

Le cancer de la prostate représente à lui seul 25 % des cancers masculins et constitue la troisième cause de décès par cancer chez l’homme. Grâce aux progrès médicaux, sa prise en charge

a considérablement évolué au fil des années. Mais aujourd’hui, une nouvelle approche attire l’attention, l’alliance entre les soins médicaux et l’activité physique adaptée.


Bouger, de manière encadrée et progressive, constitue désormais une véritable stratégie thérapeutique. L’exercice physique aide non seulement à mieux supporter les traitements, mais aussi à favoriser la récupération physique et psychologique. D’ailleurs, on estime que près de 40 % des cancers pourraient être évités en réduisant l’exposition aux principaux facteurs de risque : tabac, alcool, sédentarité, pollution ou encore déséquilibres alimentaires.


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Cancer de la prostate : quels sont les traitements thérapeutiques ?

Une fois le diagnostic du cancer posé, le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs : le stade d’évolution du cancer, l’état général du patient, son âge et ses antécédents médicaux. Parmi les principales options thérapeutiques, on retrouve la chirurgie, la radiothérapie, la curiethérapie, la chimiothérapie et l'hormonothérapie.


Contrairement à la radiothérapie, où les rayons sont dirigés vers la tumeur depuis l’extérieur du corps, la curiethérapie consiste à placer des sources radioactives directement à l’intérieur ou à proximité de la tumeur, permettant de délivrer une dose élevée de rayonnement de manière très localisée, en épargnant au maximum les tissus sains environnants.


La chimiothérapie est un traitement « large » qui attaque toutes les cellules en division, tandis que l’hormonothérapie est un traitement « ciblé » qui agit sur les hormones impliquées dans la croissance tumorale. Les deux peuvent être utilisés seuls ou en combinaison, selon le type de cancer.


Chaque traitement a ses spécificités et peut entraîner des effets secondaires plus ou moins marqués. Néanmoins, les symptômes suivants sont les plus fréquents : fatigue, douleurs, réactions cutanées, nausées, perte musculaire...


Pourquoi associer activité physique et traitement du cancer de la prostate ?

L’activité physique adaptée (APA) s’impose aujourd’hui comme un complément précieux aux traitements médicaux liés au cancer de la prostate, qu’ils soient médicamenteux ou non. Elle est particulièrement recommandée dans la prise en charge de pathologies chroniques telles que le cancer, la BPCO, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou encore les maladies cardiaques.


En France, une personne sur quatre vit avec une maladie chronique, et cette proportion atteint trois sur quatre après 65 ans. Face à ce constat, l’APA joue un rôle majeur, non seulement pour accompagner les traitements, mais aussi pour améliorer la qualité de vie. L’APA peut également avoir une visée thérapeutique à part entière, notamment dans la gestion du diabète, de l’obésité ou de la dépression. Elle contribue à réduire l’impact des facteurs de risque tout en renforçant les défenses naturelles de l’organisme.


Bouger régulièrement permet de réguler le système hormonal et immunitaire, essentiels dans la lutte contre le cancer, tout en améliorant la condition physique. Le corps devient alors plus résistant face aux traitements, et la récupération, tant physique que psychologique, s’en trouve facilitée.

 

Quels sont les bénéfices de l’activité physique adaptée pendant le traitement du cancer de la prostate ?

L’activité physique adaptée offre de nombreux bénéfices démontrés dans le cadre du cancer

de la prostate. Intégrée dès le début de la prise en charge, elle contribue à améliorer le bien-être global des patients tout en optimisant l’efficacité des traitements :


  • Réduction de la fatigue et amélioration de la tolérance aux traitements

L’activité physique aide à diminuer la sensation de fatigue liée à la maladie et aux traitements,

surtout lorsqu’elle est initiée précocement. Elle contribue à atténuer certaines douleurs, à limiter les neuropathies et à réduire la toxicité de certains médicaments permettant ainsi d’améliorer la résistance aux effets secondaires liés au traitement du cancer.


  • Préservation de la masse musculaire et du poids

 La pratique d’une activité physique adaptée permet de prévenir le déconditionnement physique en maintenant la masse musculaire, la force et les capacités cardiorespiratoires, souvent altérées pendant les traitements. Faire des exercices réguliers et adaptés aide à lutter contre la sarcopénie (perte de masse musculaire) et à stimuler la santé osseuse.


  • Soutien moral et réduction du stress

Une activité physique adaptée régulière favorise un mode de vie plus sain, diminue les facteurs de risque et soutient l’équilibre psychologique.

 

Quels sont les types d’exercices recommandés pour améliorer le quotidien des patients atteints d'un cancer de la prostate ?

L’APA constitue un véritable levier de bien-être et de récupération. Elle agit favorablement

sur la qualité de vie, la gestion de la douleur, la régulation du métabolisme et contribue à réduire le risque de récidive.


Les bénéfices sont d’autant plus marqués lorsque le programme d’exercices est personnalisé et adapté aux besoins du patient. Il est recommandé de privilégier :

  • Des activités d’intensité modérée pour réduire la fatigue,

  • Des exercices cardio-respiratoires pour lutter contre le déconditionnement,

  • Des séances de renforcement musculaire pour améliorer la composition corporelle et préserver la masse musculaire.


Ainsi, l’activité physique adaptée, bien encadrée et ajustée au profil de chaque patient, devient une véritable alliée thérapeutique dans la lutte contre le cancer de la prostate.

 

Quels sont les points de vigilance à adopter ?

Si l’APA présente de nombreux bienfaits, elle doit toujours être encadrée par un professionnel professionnel et en tenant compte de l’état de santé du patient. Dans certains cas, une vigilance particulière, voire un arrêt temporaire, est nécessaire.


Les principales contre-indications à la pratique de l’activité physique pendant un cancer de la prostate sont :

  • Fatigue extrême,

  • Dénutrition sévère,

  • Anémie symptomatique,

  • Syndrome infectieux sévère,

  • Complications post-chirurgicales,

  • Affections cardio-vasculaires ou respiratoires présentant un risque de décompensation à l’effort,

  • Lésions osseuses lytiques du rachis ou des os longs (risque de fracture).

 

Quels sont les professionnels impliqués dans la prise en charge du cancer

de la prostate ?

Le traitement du cancer de la prostate nécessite une prise en charge globale qui va bien au-delà des soins médicaux. L’activité physique adaptée (APA), lorsqu’elle est bien encadrée, devient un véritable complément thérapeutique. C’est pourquoi il est essentiel d’être entouré de professionnels de santé qualifiés, formés à la spécificité de l’oncologie et à la rééducation fonctionnelle


  1. L’oncologue et l’urologue sont les premiers interlocuteurs du patient et jouent un rôle de chef d’orchestre. L’oncologue supervise le traitement principal tandis que l’urologue suit l’évolution fonctionnelle (prostate, vessie...) et peut recommander des exercices ciblés pour prévenir les troubles urinaires ou érectiles.


  2. Le kinésithérapeute est le professionnel le plus souvent impliqué dans la reprise d’activité physique après un cancer. Son rôle : restaurer la mobilité articulaire et la force musculaire après les traitements, rééduquer le périnée masculin, souvent fragilisé après une prostatectomie, aider à reconstruire la confiance corporelle et à prévenir les complications post-opératoires.


  3. L’enseignant en Activité Physique Adaptée (APA), en parallèle de la prise en charge du kiné, conçoit un programme individualisé d'activité physique, tenant compte du stade du cancer, des traitements en cours, du niveau de fatigue et des préférences du patient. Son rôle : permettre au patient de retrouver progressivement sa condition physique en confiance et en sécurité.


  4. Le diététicien-nutritionniste, spécialisé en oncologie, peut proposer un plan alimentaire équilibré pour soutenir la masse musculaire, limiter les effets secondaires du traitement et améliorer la vitalité globale.


A souligner : l’association d'une activité physique régulière et d'une nutrition adaptée maximise les bénéfices du traitement et prévient la prise de poids liée à l’hormonothérapie.


Movember : sensibilisation et dépistage pour lutter contre le cancer de la prostate

Le mois de novembre met la santé des hommes en lumière (leur espérance de vie est en moyenne

6 ans plus courte que celle des femmes) pour les sensibiliser plus particulièrement aux cancers masculins (prostate et testicules). La santé mentale et la prévention du suicide sont également des thématiques développées lors de cette période.


Créé dans les années 70 à San Francisco, c’est en 2003 que le mouvement « Movember » (Mo pour "moustache" et "vember" pour "november" en anglais) a connu son premier essor en Australie. Au cours de ce mois, les hommes sont appelés à relever un défi : laisser pousser leur moustache pendant 30 jours pour susciter les conversations, sensibiliser les hommes sur leur état de santé et récolter des fonds pour l’association Movember.


En conclusion, le cancer de la prostate reste un enjeu majeur de santé masculine. La recherche, les traitements et l’activité physique adaptée offrent aujourd’hui de réels espoirs. Bouger, s’informer et se faire dépister sont autant d’actions qui peuvent sauver des vies.






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