Les bénéfices de l'activité physique adaptée sur le cancer
L’APA constitue allié précieux pour prévenir certains types de cancer mais aussi pour accompagner les patients pendant et après les traitements
Chaque année, plus de 400 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués en France et 3,8 millions de personnes vivent avec la maladie (1). Malgré les progrès médicaux, le cancer reste malheureusement la première cause de mortalité prématurée dans l’Hexagone.
Chez les hommes, les cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate (60 000 cas par an), des poumons et du côlon. Chez les femmes, le cancer du sein est le plus courant, avec 61 000 nouveaux cas en 2023.
Face à cette réalité, bouger régulièrement devient une stratégie essentielle. L’activité physique, et plus spécifiquement l’Activité Physique Adaptée (APA), sont aujourd’hui reconnues comme une véritable thérapie non médicamenteuse.
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), elles jouent un rôle fondamental non seulement pour prévenir l’apparition du cancer, mais aussi pour accompagner les patients pendant et après les traitements (1).
Qu’est-ce que l’Activité Physique Adaptée (APA) ?
L’Activité Physique Adaptée a été spécialement conçue pour s’adapter aux capacités et aux besoins de chacun d’entre vous, en tenant compte notamment de vos éventuelles fragilités et pathologies. Elle est encadrée par des Enseignants en Activité Physique Adaptée (EAPA), des professionnels formés et diplômés d’une licence ou d’un Master Staps APA-S.
Leur mission : améliorer votre forme physique (force, endurance, souplesse) tout en respectant votre sécurité et votre confort (1). L’APA aide aussi à prévenir certaines maladies, favorise le maintien de l’autonomie et améliore le bien-être global, physique comme psychologique.
Activité physique : un bouclier naturel contre le cancer
Pratiquer régulièrement une activité physique, qu’il s’agisse de marcher, bouger au quotidien ou suivre un programme structuré d’Activité Physique Adaptée permet de réduire de 12 à 25 % le risque de développer certains cancers (2). Les plus concernés sont les cancers du côlon, du sein, de l’endomètre, de l’œsophage, des poumons, des reins et de la vessie.
Plus précisément, l’APA permet pour ce type de cancer de :
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Accélérer le transit intestinal, réduisant l’exposition aux agents cancérigènes.
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Diminuer, après la ménopause, les taux d’œstrogènes, hormones liées aux cancers du sein et de l’endomètre tout en stimulant le système immunitaire.
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Améliorer, avant la ménopause, la sensibilité à l’insuline et réduire l’inflammation, facteurs clés dans le développement tumoral.
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Prévenir le surpoids et l’obésité, qui augmentent le risque de plusieurs cancers (4).
Pendant et après le traitement : pourquoi continuer à bouger ?
L’Activité Physique Adaptée est un allié de taille pendant les traitements (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie). Elle aide à limiter la perte de masse musculaire et osseuse, souvent provoquée par ces traitements, et contribue même à améliorer leur efficacité (1).
L’un des effets secondaires les plus fréquents du cancer est la fatigue, qui touche la plupart des patients. Pratiquer une activité physique régulière, même modérée, permet de diminuer cette fatigue chronique, d’améliorer la qualité de vie et de soutenir le moral. Autre atout, l’APA renforce l’estime de soi et diminue les symptômes de dépression liés à la maladie.
Après le traitement, l’activité physique devient un outil-clé pour retrouver sa forme physique et mentale. Elle aide à reconstruire sa force musculaire, son endurance et son équilibre, essentiels pour la vie quotidienne. Enfin, continuer à faire du sport participe à réduire le risque de récidive, notamment pour les cancers colorectaux (-30 à 40% du risque de récidive), du sein (-24%) et de la prostate.
Comment pratiquer l’Activité Physique Adaptée pendant le cancer ?
Pour les personnes en traitement, il est recommandé de pratiquer :
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3 séances par semaine d’activité aérobie (ce sont des exercices cardio qui font travailler le cœur et les poumons, comme la marche rapide, le vélo ou la natation), d’une durée de 30 à 60 minutes, à une intensité modérée.
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2 séances par semaine de renforcement musculaire et d’étirements, avec un jour de repos entre chaque séance.
Après une chirurgie ou certains traitements spécifiques (corticoïdes, radiothérapie), il est important de faire travailler les articulations afin qu’elles retrouvent leur mobilité. Bien sûr, pendant les phases plus difficiles (nausées, grande fatigue), il ne faut pas forcer. L’essentiel est de limiter la sédentarité : même 10 minutes d’activité douce par jour sont précieuses. En cas de symptômes inhabituels (douleurs, vertiges…), il faut arrêter l’activité et consulter un médecin [1].
Sources
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Haute Autorité de Santé (HAS), 2019. Prescription d’activité physique et sportives. Cancers : sein, colorectal, prostate.
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-07/app_247_ref_aps_cancers_cd_vf.pdf -
AFSOS, 2024. Activité physique et cancer. Référentiels en Soins Oncologiques de Supports.
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INCa, 2017. Bénéfices de l’activité physique pendant et après cancer. Des connaissances scientifiques aux repères pratiques.
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McTiernan, A. et al., 2019. Physical Activity in Cancer Prevention and Survival: A Systematic Review. Medicine and Science in Sports and Exercise, 51(6), 1252-1261.