top of page

Les bienfaits de l'activité physique adaptée pour les maladies neurodégénératives

Et si bouger était l’un des meilleurs remèdes contre la perte d’autonomie liée aux maladies neurodégénératives ? C’est aujourd’hui une certitude : pratiquer une Activité Physique Adaptée (APA) peut transformer le quotidien des personnes atteintes de pathologies comme Alzheimer, Parkinson, la sclérose en plaques ou la maladie de Charcot [1].

Les maladies neurodégénératives en France : enjeux et chiffres clés

En France, près de 1,3 million de personnes vivent avec une maladie neurodégénérative [2]. Parmi elles :

  • La maladie d’Alzheimer, la plus fréquente, touche plus d’1 million de personnes… un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2050.

  • La maladie de Parkinson concerne environ 200 000 Français.

  • Plus de 100 000 vivent avec une sclérose en plaques, souvent diagnostiquée chez les jeunes adultes.

Ces maladies ont en commun une atteinte progressive du système nerveux central (cerveau ou moelle épinière), entraînant des troubles moteurs, cognitifs ou comportementaux. Mais il existe une stratégie simple, naturelle et accessible : l’activité physique adaptée [3].

Pourquoi l’Activité Physique Adaptée (APA) est cruciale pour les maladies neurodégénératives ?

La science est formelle : bouger régulièrement, même modérément, a des effets significatifs sur la santé du cerveau. Plusieurs recherches montrent que l’inactivité accélère le déclin cognitif, tandis que l’exercice physique le ralentit [4].

L’Activité Physique Adaptée agit à plusieurs niveaux :

  • Cognitif : amélioration de la mémoire, de l’attention et du raisonnement

  • Neurologique : stimulation de la plasticité cérébrale et réduction de l’inflammation neuronale

  • Psycho-social : diminution de la dépression, réduction de l’isolement, amélioration de l’estime de soi

Autrement dit, pratiquer une APA, c’est offrir au cerveau une véritable résilience face à la maladie [4].

Exercices d’Activité Physique Adaptée (APA) recommandés pour les maladies neurodégénératives : fréquence, intensité, types

L’activité physique adaptée est un véritable allié dans la prise en charge des maladies neuro-dégénératives. En tant qu’outil de sport-santé, elle contribue à ralentir les effets de la maladie tout en améliorant la qualité de vie et l’autonomie. Bien encadrée, elle permet à chacun de bouger selon ses capacités, même en cas de troubles moteurs ou cognitifs [1].

  1. Pour les personnes atteintes de sclérose en plaques

Pour les patients atteints de SEP, l’APA se construit autour d’un juste équilibre entre effort modéré et repos, afin d’éviter les effets délétères d’une fatigue excessive. Il est recommandé de pratiquer des exercices aérobiques (endurance) et du renforcement musculaire à raison de 2 à 4 séances par semaine, d’une durée minimale de 30 minutes.

Les exercices doivent rester modérés et progressifs : l’intensité comme la durée doivent augmenter de façon progressive, en tenant compte de la condition du patient. Les séries de renforcement musculaire doivent privilégier des charges modérées (10 à 15 répétitions) entrecoupées de pauses de 1 à 2 minutes.

Parmi les activités conseillées :

  • Vélo, cyclo ergomètre
     

  • Marche active
     

  • Vélo elliptique
     

  • Renforcement musculaire avec appareils ou poids du corps
     

Précaution spécifique à prendre ​[5]

  • En cas de poussée aiguë de la maladie, toute activité physique est contre-indiquée.
     

  • Les séances en piscine nécessitent des vérifications médicales en cas de troubles urinaires non stabilisés.
     

  • Les exercices en milieu chaud sont à proscrire, car l’élévation de la température corporelle peut aggraver les symptômes neurologiques.

    2. Pour les patients atteints de la maladie de Parkinson

 Dès le diagnostic, la pratique régulière d’une activité physique adaptée devrait faire partie intégrante de la prise en charge. L’APA vient ici compléter la rééducation, en contribuant à ralentir la perte de mobilité, à maintenir l’équilibre et à renforcer l’autonomie [6].

 

  • Le programme idéal combine plusieurs modalités [7]:

  • Endurance : au moins 150 minutes d’activité modérée par semaine (ex. : 30 minutes, 5 jours/semaine) ou 75 minutes d’activité intense, réparties éventuellement en blocs de 10 à 15 minutes pour plus de flexibilité.
     

  • Renforcement musculaire : 2 à 3 fois/semaine, en ciblant notamment les mains et doigts, souvent touchés par la rigidité.
     

  • Exercices spécifiques : coordination, souplesse, équilibre et marche.
     

  • Ces exercices peuvent se pratiquer en individuel ou en groupe, selon les préférences et capacités. L’idéal est d’organiser les séances pendant la phase ON (moment où les traitements dopaminergiques sont pleinement actifs).

Contre-indications à surveiller :
Il n’existe pas de contre-indication générale à l’APA chez les patients parkinsoniens. Toutefois, il convient d’être particulièrement vigilant :

  • En cas de comorbidités sévères (cardiaques, orthopédiques…)
     

Chez les personnes très âgées ou avec une atteinte motrice/cognitive avancée

À éviter impérativement :

  • Les exercices trop intenses ou prolongés, qui peuvent entraîner une inflammation musculaire ou du stress oxydatif [8].

L’encadrement professionnel est essentiel, pour adapter au mieux les exercices à l’évolution rapide et variable de la maladie.
 

          3. Pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

L’activité physique est bénéfique à tous les stades de la maladie d’Alzheimer, tant que les capacités physiques le permettent. Elle améliore les fonctions cognitives, diminue l’agitation, favorise le sommeil et encourage l’interaction sociale. Les séances collectives sont particulièrement intéressantes pour créer du lien et stimuler les repères sociaux [9].

Les recommandations suivent celles établies pour les seniors en bonne santé :

  • 150 à 300 minutes d’activité d’endurance modérée par semaine (ex. : marche rapide, vélo, aquagym…)
     

  • Renforcement musculaire 2 à 3 fois/semaine
     

  • Exercices complémentaires : équilibre, coordination, étirements et souplesse (10 à 15 minutes/jour si possible)
     

Les activités peuvent aussi inclure des gestes du quotidien utiles et accessibles comme le ménage, le jardinage ou la marche rapide, qui mobilisent à la fois le corps et l’attention.

Précautions à adapter selon le profil :

  • En cas de fatigabilité importante, il est conseillé d’alterner jours d’endurance et jours de renforcement.
     

  • En cas de troubles cognitifs avancés, les consignes doivent être claires, répétées et idéalement écrites, avec une supervision directe.
     

  • Le risque de chute impose d’adapter le lieu et les exercices, en sécurisant l’environnement.

Enfin, pour les personnes âgées sans contre-indications majeures, la mise en mouvement progressive via des activités simples comme la marche peut souvent se faire sans nécessité de consultation médicale préalable.

Source : 

  1. Fédération des professionnels en APA. (2024). Livret 4 : Activité physique adaptée et maladies neurologiques. https://www.sfp-apa.fr/assets/fichiers/blog/5330/Livret%204%20fiches%20neuro%20avril%202024.pdf

  2. Fondation Vaincre Alzheimer. (s.d.). Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ? https://alzheimer-recherche.org/quest-ce-que-la-maladie-dalzheimer/
     

  3. INSERM. (2020). Maladie de Parkinson. https://www.inserm.fr/dossier/maladie-de-parkinson/
     

  4. Bienfaits de l’APA. (n.d.). Activité physique et maladies chroniques. (Document PDF téléchargé localement : ad1143334.pdf)
     

  5. Haute Autorité de Santé. (2024). Fiche recommandation APA – Sclérose en plaques. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2024-04/fiche_aps_sclerose_en_plaques.pdf
     

  6. Société Française de Rééducation Fonctionnelle. (2024). Activité physique adaptée – Parkinson.
     

  7. American College of Sports Medicine. (2022). Guidelines for exercise testing and prescription (11th ed.). Wolters Kluwer. https://acsm.informz.net/acsm/data/images/ACSM%20Guidelines%20Download.pdf
     

  8. Desnuelle, C. et al. (2006). Exercice physique et SLA.
     

  9. Fondation Alzheimer. (s.d.). Bénéfices de l’APA pour les patients Alzheimer.

bottom of page